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Europe : sortie de l’Histoire ? Les 15e Rencontres européennes de Luxembourg ont réuni des intervenants qui ont exploré de manière brillante les nombreuses facettes de la crise européenne et les moyens d’en sortir
08-10-2011


Le Centre culturel de rencontre de l'Abbaye de Neumünster a accueilli le 8 octobre 2011 en ses murs les 15e www.relux.luRencontres européennes de Luxembourg. Au programme, une question : l’Europe, habituée à une hégémonie de plusieurs siècles, confortée par une paix de 60 ans, devenue frileuse et égoïste, semble en perte de vitesse : sort-elle ou est-elle sortie de l’Histoire ?

Matthias Dembinski et Simon Petermann ont exploré les forces et les nombreuses faiblesses de la politique étrangère de l’UE.

Pour Guillaume Duval, ingénieur de formation et rédacteur en chef de la revue "Alternatives économiques", l’Europe a de l’avenir, mais à une condition : qu’elle arrive à sauver sa monnaie commune d’abord, et qu’elle parvienne au-delà à surmonter les limites de sa conception d’une "Europe marché". Tout dépendra donc de sa capacité à se doter d’un projet commun qui s’articulerait autour de sujets comme l’environnement et l’énergie.

Pour l’écrivain Jean Portante, qui a exploré la notion d'identité en cette période où l'Europe "malade et peureuse" connaît pour symptôme le repli identitaire, l’Europe doit se penser soit en tant que continent, ou sinon faire voler en éclat la pensée, et donc le continent.

Pour le philosophe et auteur de nombreux ouvrages de référence sur l’UE, Jean-Marc Ferry, il faut prendre au sérieux le malaise européen et ceux qui critiquent le processus d’intégration européenne, si l’on veut éviter que l’UE "ne se solde par un échec". Le processus d’intégration devrait s’effectuer de manière horizontale et froidement juridique et mettre le droit des personnes au centre d’une démarche transnationale. Pour réaliser un tel projet, il faut un processus d’apprentissage des partenaires, qui passe par la concertation, et non pas la subordination, par le partage et non pas le transfert de souverainetés.

Pour Philippe Poirier, de l’Université du Luxembourg, la nouvelle légitimation de la politique de l’UE passe par une prise en compte des nombreux clivages au sein des sociétés européennes.

Le franc-maçon et écrivain italien Luigi Pruneti a prôné une Europe qui serait le noyau d’un monde euro-centrique en termes de valeurs et de droits de l’homme.

Enfin, l’eurodéputé Charles Goerens a rejeté la perspective d’une Europe fataliste devant les défis de la mondialisation.