Le Tageblatt  publie dans son édition du 30 avril 2012 la tribune que Nicolas Schmit, Nicolas Bouzou, Bertrand Mertz et Jo Leinen avaient rédigée il y a quelques semaines pour le site d’information Mediapart. Le ministre du Travail, de l’Emploi et de l’Immigration du Luxembourg y défend, avec l’économiste français, l’eurodéputé allemand (S&D) et le maire socialiste de Thionville, des "propositions pragmatiques pour une Europe de la croissance". Europaforum avait alors rendu compte de leurs propositions.

Nicolas Schmit apporte toutefois une touche personnelle à la tribune publiée dans le Tageblatt, ajoutant quelques mots en guise d’introduction qui font écho à l’actualité plus récente.

Les cosignataires de l’article publié par Mediapart étaient, explique Nicolas Schmit, "convaincus que le choix de l'austérité tous azimuts imposée par les conservateurs Merkel et Sarkozy allait mener l'Europe dans une impasse politique et économique". "Les évolutions récentes le confirment", constate le ministre selon lequel "le redressement de l'Italie s'éloigne de nouveau", tandis que "l'Espagne, la Grèce et le Portugal mais aussi les Pays-Bas et le Royaume-Uni s'enfoncent dans la récession". "Toute l'Europe risque d'entrer dans une période de stagnation économique durable faisant d'elle la grande perdante de la mondialisation", craint le ministre luxembourgeois qui dénonce des "politiques d'austérité brutales amplifiant la récession et le chômage [qui] aggravent les déficits".

Aux yeux de Nicolas Schmit, "l'élection de François Hollande ouvre de nouvelles perspectives". "L'Europe doit renouer avec la croissance, l'innovation et la solidarité", plaide en effet le ministre socialiste qui voit là une raison pour "renégocier le Traité fiscal qui ne résout aucun des problèmes urgents". Nicolas Schmit s’en réfère d’ailleurs au président de la Banque centrale européenne, Mario Draghi, qui "plaide en faveur d'un pacte pour la croissance".

"Une politique responsable favorisant la croissance et la création d'emploi sans abandonner l'objectif d'une consolidation budgétaire progressive est la seule capable de redonner à l'Europe un nouvel essor et surtout de restaurer la confiance des citoyens dans la construction européenne", juge Nicolas Schmit. Et à ses yeux, "le pragmatisme n'est pas du côté de ceux qui enfoncent l'Europe dans la récession et démantèlent la protection sociale, mais du côté de ceux qui ne cèdent pas à des marchés financiers schizophrènes, selon la formule de l'économiste du Fonds monétaire international, et misent sur des solutions novatrices favorisant l'investissement dans l'avenir et surtout l'emploi des jeunes".

"Leçon à méditer aussi au Luxembourg", conclut le ministre.