La Commission européenne a publié le 27 juillet 2012 les premiers résultats de l’enquête Eurobaromètre Standard 77, qui a été conduite entre le 12 et le 27 mai 2012, dans 34 pays ou territoires : les 27 Etats membres de l’Union européenne, les six pays candidats à l’adhésion (la Croatie, l’ancienne République yougoslave de Macédoine, la Turquie, l’Islande, le Monténégro et la Serbie), ainsi qu’auprès de la communauté chypriote turque dans la partie du pays qui n’est pas contrôlée par le Gouvernement de la République de Chypre.
L'enquête Eurobaromètre standard du printemps 2012 s'est fondée sur des entretiens individuels. Au total, 32 728 personnes ont été interrogées dans les 27 États membres de l'Union et dans les pays candidats.
L’enquête Eurobaromètre Standard de l’automne 2011 (EB76) avait été marquée par la baisse d’un certain nombre d’indicateurs portant sur la perception de la situation économique, notamment l’évolution de la situation économique européenne et les perspectives économiques aux niveaux national, européen et mondial. Symétriquement, les indicateurs de soutien à l’Union européenne s’étaient dégradés.
Avant la réalisation de l’enquête du printemps 2012, la Commission européenne avait publié en février 2012 ses prévisions économiques intermédiaires pour le printemps 2012 : celles-ci prévoyaient une stagnation de l’économie dans l'Union européenne, et une légère récession au sein de la zone euro. Un retour à une croissance modeste était prévu au cours du deuxième semestre 2012.
Par ailleurs, plusieurs événements politiques majeurs ont marqué les semaines précédant la réalisation de cette enquête.
En Grèce, les élections législatives du 6 mai 2012 n’ont pas permis de dégager de majorité ; les électeurs grecs ont donc à nouveau été appelés aux urnes le 17 juin 2012.
En France, François Hollande a remporté l’élection présidentielle, devenant ainsi le premier socialiste à assumer les fonctions de président de la République depuis François Mitterrand (président de 1981 à 1995).
Enfin, quelques semaines plus tôt, en Slovaquie, le parti de gauche Direction Social-démocratie avait remporté une victoire aux élections législatives.
Par ailleurs, pendant le travail de terrain, un sommet du G8 a eu lieu à Camp David, aux Etats-Unis. Il s'est conclu notamment par l'affirmation de l'impératif de promotion de la croissance et des emplois.
Juste après la réalisation de l’enquête, d’autres étapes importantes attendaient l’Union européenne : les élections législatives, en Grèce et en France ; le sommet du G20 à Los Cabos, au Mexique; et à la fin juin, le Conseil européen.
Ce rapport porte sur les résultats obtenus dans les 27 Etats membres de l’UE et est divisé en cinq grandes parties :
Ces questions ont déjà été posées lors des précédentes vagues d’enquêtes Eurobaromètre Standard, ce qui permet d’analyser les tendances de l’opinion.
Les résultats de l’évaluation par les Européens de la situation financière de leur foyer qu’ils jugent à 62 % (+1 point) bonne – 88 % pour les résidents luxembourgeois - et de leur emploi - 52(+1) la jugent bonne dans l’UE et 71 % au Luxembourg - sont presque stables par rapport à l’enquête précédente de l’automne 2011. Les Luxembourgeois continuent ainsi à se dire, pour 94 % d’entre eux, satisfaits, voire très satisfaits (41 %) avec la vie qu’ils mènent, un chiffre encore plus important que les 77 % de personnes satisfaites en moyenne dans l’UE.
La perception de la situation économique au niveau national est mauvaise pour 70 % des Européens, même si elle reste stable. Les résidents du Luxembourg pensent par contre à 82 % qu’elle est bonne, même si ce nombre a diminué de deux points.
Les Européens estiment aussi à 75 % que la situation économique européenne est mauvaise, tandis que les résidents du Luxembourg sont malgré tout 69 % à penser que cela va mal chez les autres.
69 % des Européens estiment que la situation économique au niveau mondial n’est pas bonne non plus, (-8 %). Les résidents du Luxembourg sont 74 % à penser ainsi, 9 points de moins qu’au dernier Eurobaromètre.
La Commission note sur la tendance : "La perception de la situation économique nationale reste plutôt stable depuis l’automne 2010 (EB74). Au total, c’est la huitième mesure successive dans laquelle plus des deux tiers des Européens estiment que la situation actuelle de l’économie de leur pays est plutôt mauvaise ou très mauvaise, depuis l’automne 2008 (EB70).
Il convient néanmoins de noter qu’à 71 %, la part de réponses négatives est inférieure de 7 points à celle mesurée au printemps 2009 (78 %). Il s’agit ici des résultats complets au niveau de l’UE, sous forme de moyenne pondérée, de l’opinion publique dans les 27 Etats membres."
La Commission constate aussi : "Les divergences dans l’opinion publique au sein de l’Union européenne sont importantes : plus de 80 points de pourcentage continuent de séparer les Etats membres dans lesquels la population évalue positivement leur situation économique nationale, de ceux qui font le constat inverse.
En Suède, au Luxembourg et en Allemagne, plus des trois-quarts des personnes interrogées considèrent que la situation économique de leur pays est bonne. A l’inverse, cette proportion est inférieure à 5 % de la population en Irlande, au Portugal, en Espagne et en Grèce."
Les quatre principales préoccupations des Européens au niveau national sont des questions économiques : à la première place, le taux de chômage est le principal sujet de préoccupation, cité par 46 % des personnes interrogées. En deuxième position, la situation économique est citée par plus d’un tiers des Européens (35 %), devant la hausse des prix (24 %). Au quatrième rang, la dette publique, citée par un peu moins d’un Européen sur cinq (19 %), l’emporte assez nettement sur les questions sociales ou de société.
L’analyse des résultats nationaux confirme la prégnance des thèmes économiques dans l’ensemble des Etats membres.
Le chômage arrive en tête des préoccupations dans 17 Etats membres, dont le Luxembourg, où il préoccupe 38 % des personnes interrogées, contre 46 % dans l’UE. Il est très fortement cité en Espagne (76 %), au Portugal (68 %), en Suède (63 %) et en Irlande (62 %).
La situation économique est la principale préoccupation nationale dans six Etats membres : la Grèce (66 %), les Pays-Bas (56 %), la Slovénie (55 %), la Roumanie (45 %), la République tchèque (39 %) et la Belgique (27 %). Au Luxembourg, elle occupe la cinquième place seulement.
La hausse des prix est le premier sujet cité en Estonie (51 %), à Malte (42 %) et en Autriche (37 %). Au Luxembourg, il figure en troisième position.
La dette publique est la première préoccupation en Allemagne (37 %). Mais elle est aussi fortement citée aux Pays-Bas (28 %) et en Autriche (27 %) où elle est au 3ème rang des inquiétudes. Au Luxembourg, elle arrive loin derrière avec seulement 8 %.
Le deuxième sujet de préoccupation dans le Grand-Duché, et là le Luxembourg est totalement atypique, est le logement, sujet qui est cité par 36 % des répondants.
La hausse des prix est, de très loin, la principale préoccupation personnelle des Européens : citée par 45 % des personnes interrogées et 34 % des résidents du Luxembourg, elle devance très nettement le chômage (21 % dans l’UE, 11 % seulement au Luxembourg), et la situation économique du pays (19 % dans l’UE, 8 % au Luxembourg). Toutes les autres préoccupations sont mentionnées par 15 % ou moins des Européens, sauf le logement, avec 19 % au Luxembourg, ce qui souligne de nouveau l’ampleur du problème.
La situation économique, citée par 54 % (45 % au Luxembourg) des personnes interrogées, reste le principal problème auquel doit faire face l’Union européenne, mais cette dimension recule de 5 points depuis l’automne 2011, et même de 10 points au Luxembourg.
La question de l’état des finances publiques des Etats membres, mentionnée par plus d’un tiers des personnes interrogées, occupe toujours la deuxième place des préoccupations des Européens (34 %, +3 points, 30 % au Luxembourg, -1 %).
Le chômage enregistre la progression la plus forte depuis l’automne 2011, après une hausse de 6 points, à 32 %. Au Luxembourg, le chômage figure même avec 45 % et une progression de 19 points en deuxième place, bien loin avant la question des finances publiques.
L’inflation, citée par 15 % des Européens (-2) et 9 % des résidents du Luxembourg (-3), complète ce quatuor de tête des problèmes les plus importants auxquels l’Union européenne doit faire face.
A l’image de la stabilité observée sur les indicateurs d’évaluation de la situation personnelle, les attentes des Européens en matière d’évolution à court terme de la situation de leur foyer et de leur emploi n’ont pratiquement pas évolué depuis l’enquête Eurobaromètre standard de l’automne 2011 (EB76). Les résultats complets des 27 Etats membres révèlent qu’environ trois Européens sur quatre estiment que la situation sera stable ou meilleure au cours des douze prochains mois.
En revanche, si les attentes exprimées concernant l’économie et son évolution au cours des douze prochains mois restent marquées par un niveau de pessimisme demeurant important, elles se sont nettement améliorées en comparaison avec l’automne 2011 : la proportion d’Européens qui craignent que la situation se dégrade a diminué, tant en ce qui concerne les résultats aux niveaux national (37 %, -7 points, 34 % au Luxembourg, - 6 points), européen (39 %, -5 dans l’UE, 50 %, un chiffre très pessimiste, mais -7 % au Luxembourg) et mondial (32 %, -9, au Luxembourg 49 %, - 7 points).
La confiance dans l’Union européenne s’est dégradée depuis l’automne 2011, pour atteindre le plus bas niveau jamais mesuré (31 %, -3 points, au Luxembourg 43 %, - 4 %, une 8e position pour un pays qui affichait traditionnellement avec la Belgique le plus haut degré de confiance dans l’UE). Le Parlement européen recueille par contre 40 % de confiance, 59 % au Luxembourg (contre 46 % de défiance), et la Commission 36 % (contre 46 %), et même 55 % au Luxembourg. Le Conseil par contre ne recueille que 32 % de confiance contre 44 % de défiance (48 contre 23 % au Luxembourg).
Dans le même temps, la confiance dans le Gouvernement et le Parlement national des différents Etats membres s’est légèrement redressée (respectivement 28 %, +4 ; 28 %, +1).
Si l’écart est maintenant très ténu entre la confiance dans les institutions politiques nationales et l’Union européenne dans la plupart des pays de l’UE, cela n’est pas le cas au Luxembourg. 68 % de la population continue d’avoir confiance dans son gouvernement, un chiffre stable et un record absolu suivi seulement par les Suédois (58 %) et les Finlandais (57 %), les seuls autres pays de l’UE où les populations affichent majoritairement leur confiance dans leur gouvernement.
La Chambre des députés recueille elle aussi 55 % des suffrages, et dans ce cas de figure, le parlement du Luxembourg est devancé par les parlements suédois (70 %) et finlandais (59 %)
Après la forte baisse de la proportion d’Européens qui affirment avoir une image positive de l’Union européenne enregistrée à l’automne 2011 (-9 points depuis le printemps 2011), cette proportion reste stable, à 31 % dans l’UE, à 43 % au Luxembourg. Cependant, le nombre de ceux qui ont une image négative de l’UE a légèrement progressé au niveau global (28 %, +2, au Luxembourg 23 %, + 3 points), au détriment de ceux qui en ont une image neutre (39 %, -2, au Luxembourg 35 %, - 1 %).
Plus d’un Européen sur deux affirme être en faveur d’une union économique et monétaire européenne avec une seule monnaie, l’euro (52 %, -1 point depuis l’automne 2011). Au Luxembourg, l’euro recueille 78 % d’approbation, un moins de 2 points. « Quelques mois après le dixième anniversaire de l’introduction des billets et des pièces en euros, le soutien des Européens en faveur de la monnaie unique est majoritaire et reste stable », dit la Commission. Au sein de la zone euro, le soutien en faveur de la monnaie unique atteint 63 %.
A l’automne 2011, la proportion d’Européens qui estimaient que la crise économique avait déjà atteint son apogée avait baissé de 20 points, pour arriver au plus bas niveau atteint dans l’Eurobaromètre (23 %).
Dans l’enquête du printemps 2012, l’opinion publique européenne reste très largement pessimiste, mais le taux de réponses optimistes augmente nettement : 30 % des Européens, 28 % des personnes interrogées au Luxembourg jugent aujourd’hui que l’impact de la crise sur l’emploi a déjà atteint son apogée, après une hausse de 7 points dans l’UE et 10 points au Luxembourg.
A l’inverse, 60 % des personnes interrogées (-8 points depuis l’automne 2011) dans l’UE et 67 % (-10 points) des personnes interrogées au Luxembourg considèrent que "le pire reste à venir" concernant l’impact de la crise économique sur le marché de l’emploi.
La réponse "l'impact de la crise sur l'emploi a déjà atteint son apogée" n'obtient la majorité que dans deux pays : l’Estonie et le Danemark. Les personnes interrogées en Roumanie sont parfaitement partagées, tandis que dans 23 Etats membres, ceux qui estiment que le pire est à venir en ce qui concerne l’impact de la crise sur l’emploi sont encore majoritaires : c’est particulièrement net au Portugal, à Chypre, en Grèce, au Royaume-Uni et en Espagne où cette proportion dépasse 70 % des personnes interrogées. Avec 67 %, le Luxembourg se situe parmi les pays les plus pessimistes, même si ce pessimisme a diminué de 10 points.
Par rapport à l’automne 2011, le pessimisme a diminué dans 23 pays, ce qui traduit une tendance de fond dans l'opinion publique européenne. On observe des baisses supérieures à 15 points de pourcentage dans cinq pays : en Slovaquie (49 %, -22 points), au Danemark (45 %, -20), en République tchèque (54 %, -20), en France (59 %, -17), et aux Pays-Bas (60 %, -16). Quatre pays enregistrent néanmoins une légère progression ou une stabilité du pessimisme : l’Espagne (72 %, +2), la Bulgarie (40 %, +2), la Grèce (77 %, +1), et l’Italie (62 %, stable).
Comme à l’automne 2011, un peu moins de deux Européens sur trois considèrent que l’Union européenne a suffisamment de pouvoir et d’outils pour défendre les intérêts économiques de l’Europe dans l’économie mondiale (63 %, stable, idem pour le Luxembourg).
Au moment d’envisager les conséquences de la crise, une large majorité des Européens estiment que cela va obliger les différents Etats membres à travailler plus étroitement ensemble (84 %, et même 96 % au Luxembourg).
Pourtant, dans le même temps, un peu plus d’une personne interrogée sur deux considère ne pas se sentir plus proche des citoyens des autres Etats membres de l’UE (51 %, et même 54 % au Luxembourg, pays européen s’il n’en est par sa démographie). Une proportion équivalente pense enfin que, suite à la crise, l’Union européenne sera plus forte à long terme (53 % en UE, 56 % au Luxembourg).
Les Européens estiment que l’Union européenne est la mieux placée pour prendre des mesures efficaces contre la crise économique et financière, mais cette opinion recule légèrement (21 %, -2 points depuis l’automne 2011, 34 % au Luxembourg, + 1 %).
Elle est rejointe à la première place par le Gouvernement national, qui progresse d’un point, mais pas au Luxembourg, où le gouvernement national ne recueille que 10 % des réponses, - 2 points. Le FMI prend la troisième place après une progression d’un point, tandis que le G20 chute en quatrième position (14 %, -2).
Lancée en mars 2010 par la Commission européenne afin de préparer l'économie de l’UE aux défis de la prochaine décennie, la stratégie Europe 2020 bénéficie depuis lors du soutien des citoyens européens.
Plus des trois-quarts des Européens jugent ainsi important d’«aider les gens pauvres et socialement exclus et de leur permettre de prendre une part active dans la société » (78 %,-1 point depuis l’automne 2011, - 5 % au Luxembourg) et de "moderniser les marchés de l’emploi en visant l’augmentation du niveau des emplois" (78 %, stable, 70 % seulement au Luxembourg, avec tendance à la baisse).
Autour de sept Européens sur dix estiment également important de "soutenir une économie qui utilise moins de ressources naturelles et émet moins de gaz à effet de serre" (73 %, -2 points, 74 % au Luxembourg), d’"aider la base industrielle de l’UE à devenir plus compétitive par la promotion de l’esprit d’entreprise et par le développement de nouvelles compétences" (70 %, +1, 65 % au Luxembourg, moins 9 points), et d’"augmenter la qualité et l’attractivité du système d’enseignement supérieur de l’UE" (68 %, -2, 63 % seulement au Luxembourg, - 10 points).
Vient ensuite l’initiative visant à "augmenter l’aide aux politiques de recherche et de développement et transformer les inventions en produits" (57 %, -3 points, mais seulement 41 % au Luxembourg, avec un moins de 15 %, alors que le gouvernement essaie de positionner fortement le Grand-Duché dans ce domaine).
Enfin, "développer l’e-économie en renforçant l’Internet ultrarapide au sein de l’UE" est la seule initiative à être jugée importante par moins d’un Européen sur deux (47 %, -2). Ici, seulement 28 % des personnes interrogées au Luxembourg, jugent cela important, une baisse de 6 %, alors que l’e-économie constitue une des ressources fiscales les plus importantes.
La stratégie Europe 2020 comprend huit objectifs chiffrés fixés par l’UE.
Trois Européens sur cinq voient comme objectifs crédibles à l’horizon 2020 que "les trois quarts des hommes et des femmes âgés de 20 à 64 ans aient un emploi" (60 %, stable depuis l’automne 2011) et d’"augmenter d’ici 2020 l’efficacité de l’énergie dans l’UE de 20 %" (60 %, stable).
Au moins 55 % des personnes interrogées portent un jugement similaire sur les trois objectifs suivants : "augmenter d’ici 2020 la part de l’énergie renouvelable dans l’UE de 20 %" (58 %, +1 point), "la part des fonds investis dans la recherche et le développement devrait atteindre 3% des richesses produites dans l’UE chaque année" (56, +1), et "réduire d’ici 2020 les émissions de gaz à effet de serre dans l’UE d’au moins 20 % par rapport à 1990" (55 %, +2).
Un Européen sur deux trouve réaliste que "le nombre de jeunes quittant l’école sans qualification devrait descendre à 10 %" (50 %, stable) et que "le nombre d’Européens vivant sous le seuil de pauvreté devrait être réduit d’un quart d’ici 2020" (50 %, +1).
Enfin, moins d’un Européen sur deux estime crédible l’objectif suivant lequel "au moins 40 % des personnes âgées de 30 à 34 ans devraient avoir un diplôme de l’enseignement supérieur" (49 %, +1), contre 35 % qui le jugent trop ambitieux.
Au Luxembourg, aucun objectif de la stratégie Europe 2020 n’atteint une majorité absolue des réponses positives. Les majorités relatives sont trop modestes pour signifier quoi que ce soit.
L’importance perçue des initiatives Europe 2020 reste reconnue par la majorité des Européens tandis que la crédibilité des objectifs chiffrés qui y sont associés est restée stable, ou a légèrement progressé. Ce n’est cependant pas le cas pour les personnes interrogées au Luxembourg.
Par ailleurs, deux Européens sur cinq estiment que l’Union européenne suit une bonne direction pour sortir de la crise et faire face aux nouveaux défis mondiaux (40 %, +2 points par rapport à l’automne 2011, 44 % au Luxembourg, - 5 %).
En revanche, un peu moins d’un tiers des Européens considèrent au contraire que l’UE va "dans la mauvaise direction" (31 %, stable, 26 % au Luxembourg, - 1 %).
Enfin, un Européen sur cinq répond spontanément que l’UE ne va ni dans la bonne, ni dans la mauvaise direction (20 %, stable, 22 % au Luxembourg), et 9 % (-2) n’expriment pas d’opinion.
La Commission n’est pas très à l’aise avec ses conclusions, comme le montrent des formulations du genre "le niveau de confiance dans l’Union européenne s’est plutôt stabilisé, malgré une très légère détérioration". Ici le texte intégral :
"Ce rapport se base sur les résultats obtenus aux questions de l’Eurobaromètre 'Standard' concernant l'économie et la situation politique européenne. L’opinion des Européens sur leur propre situation et la situation économique de leur pays et dans l’Union est restée relativement stable.
Les indicateurs de l’Eurobaromètre 'Standard' continuent de faire état des difficultés économiques dans l'Union européenne, avec de fortes nuances selon les pays. On note cependant une amélioration relative des attentes de l'opinion publique pour la situation économique dans les douze mois à venir. Ceci est à mettre en relation avec le fait que, dans la quasi-totalité des pays de l'Union européenne, le sentiment que l’impact de la crise sur l’emploi a atteint son apogée progresse, parfois fortement, bien qu'une majorité continue de penser que les difficultés restent à venir.
Après la baisse enregistrée à l’automne 2011, le niveau de confiance dans l’Union européenne s’est plutôt stabilisé, malgré une très légère détérioration. L’UE continue d’être considérée comme l’institution la plus à même de prendre des mesures efficaces afin de lutter contre la crise, à égalité avec le Gouvernement national. Enfin, plus d’un Européen sur deux pense qu’au final, l’Union européenne sortira renforcée de la crise économique. Les Européens continuent de juger importantes les différentes initiatives de la stratégie Europe 2020, malgré un léger recul. Les objectifs chiffrés à l’horizon 2020 leur paraissent également réalistes. Au final, une majorité relative des personnes interrogées jugent que l’Union européenne va dans la bonne direction pour sortir de la crise et faire face aux nouveaux défis mondiaux."