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Un groupe d’ONG luxembourgeoises appelle à "corriger la politique européenne défaillante en matière d’agrocarburants"
07-06-2013


Le 7 juin 2013, un groupe d’organisations non gouvernementales luxembourgeoises a adressé au ministre de l’Économie, au ministre délégué au Développement durable et aux six eurodéputés luxembourgeois une lettre ouverte pour les appeler à "corriger la politique européenne défaillante en matière d’agrocarburants".Les signataires de la lettre ouverte adressée au gouvernement et aux eurodéputés afin de modifier la politique européenne en matière d'agrocarburants

Les signataires de cet appel expriment leur préoccupation au sujet des coûts économiques, sociaux et environnementaux de la politique de l’Union européenne relative aux agrocarburants et estiment qu’il est "urgent d’agir pour arrêter l’expansion de la production d’agrocarburants qui n’apportent que peu ou pas de bénéfices pour la protection du climat, tout en mettant une pression supplémentaire sur la production des denrées alimentaires".

"Des recherches scientifiques prouvent que la demande croissante pour les agrocarburants entraîne la destruction d’écosystèmes vitaux et de puits de carbone, ceci ayant pour conséquence que de nombreux agrocarburants engendrent des émissions de gaz à effet de serre plus importantes que les carburants fossiles", poursuivent les représentants des ONG qui craignent, faute d’action, que la politique européenne en matière d’agrocarburants n’aboutisse à une augmentation des émissions de CO2 dans le secteur des transports. Sans compter que la demande croissante d’agrocarburants risque d’entraîner l’accaparement des terres et la volatilité des prix des matières premières agricoles, exacerbant la pauvreté et la faim des populations les plus vulnérables. "Et tout cela aux frais des contribuables européens à hauteur de 10 milliards d’euros par an", ajoutent les militants.

Une dizaine d’organisations internationales importantes dont l’OCDE, la Banque Mondiale, le FMI et la FAO ont conjointement appelé à ce que "les gouvernements du G20 suppriment les dispositions des politiques nationales actuelles qui subventionnent (ou mandatent) la production ou la consommation d’agrocarburants", soulignent les auteurs de cette missive en demandant aux ministres et aux eurodéputés de voter en faveur de réformes mettant "fin à l’utilisation croissante des agrocarburants non-durables".

Pour les signataires, il s’agit de tenir pleinement compte de leur véritable impact climatique, et donc des émissions liées au changement indirect d’affectation des sols. Il s’agit aussi de supprimer toute utilisation contraignante d’agrocarburants et les incitations financières pour leur production.

Pour les auteurs de cette lettre, "l’Europe mérite un changement d’orientation vers des solutions véritablement écologiques pour le secteur des transports telles que le renforcement des transports publics et de la mobilité électrique, la promotion des véhicules de haute efficacité énergétique ainsi que la production d’agrocarburants durables produits à partir de déchets. Voilà les solutions qui apporteront de réels bénéfices économiques, sociaux et environnementaux".

Les signataires : Action Solidarité Tiers Monde, Bio-Lëtzebuerg, Bridderlech Deelen, Caritas Luxembourg, Centre for Ecological Learning Luxembourg asbl, Cercle de Coopération, Commission luxembourgeoise Justice et Paix, Eglise catholique à Luxembourg, etika, Eurosolar Lëtzebuerg, Fairtrade Lëtzebuerg, Frères des Hommes, Greenpeace Luxemburg, Mouvement Écologique, natur&ëmwelt a.s.b.l.et Vegan Society Luxembourg