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Entreprises et industrie - Environnement - Fiscalité
Etienne Schneider et son homologue autrichien, Reinhold Mitterlehner, ont plaidé à Vienne pour une politique industrielle européenne
16-04-2013


Au programme de la deuxième journée de la visite d’Etat du couple grand-ducal en Autriche, le Forum économique austro-luxembourgeois a été l’occasion de revenir sur la question du secret bancaire, mais aussi de discuter d’industrie européenne. Le ministre de l’Économie et du Commerce extérieur, Étienne Schneider, a notamment eu l’occasion de s’entretenir avec son homologue Reinhold Mitterlehner.Etienne Schneider à Vienne le 16 avril 2013 (c) 2013 SIP / Luc Deflorenne, tous droits réservés

Le Quotidien et le Tageblatt rapportent dans leur édition du 17 avril 2013 que les deux ministres de l’Economie ont appelé à renforcer le site industriel européen en soutenant la proposition de la Commission de faire passer la part de l'industrie dans le PIB de l'UE de 16 % aujourd'hui à 20 % à l'horizon 2020.

"Au sein de l'UE, l'accent ne doit pas être mis seulement sur des normes environnementales, il faut le faire en accord avec la politique industrielle", a plaidé le ministre autrichien pour qui il ne sert à rien de réduire les émissions de CO2 de l’UE si c’est pour ne plus avoir d’industrie sur le continent.

Les deux ministres se disent en faveur d’un gel des quotas d’émissions, à condition qu’il soit temporaire

Les deux ministres se sont également déclarés favorables à un gel temporaire des quotas d’émissions de CO2 dans le cadre du système ETS ou SEQE, ainsi que l'avait proposé la Commission mais que vient de le refuser le Parlement européen. La Commission proposait de retirer provisoirement du marché 900 millions de quotas sur trois ans afin de faire remonter le prix du carbone.

"En ce moment, une tonne coûte quatre euros alors qu'au moins 15 étaient envisagés. Une centrale de charbon devient alors presque rentable, c'est comme si on récompensait la pollution", a déclaré Reinhold Mitterlehner. "Le charbon est presque devenu rentable. Ce n'est pas ce que nous souhaitons", lui a fait écho Etienne Schneider.

Les deux ministres ont toutefois appelé la Commission à garantir que ces certificats ne seront pas retirés du marché définitivement. "Car si l'économie redémarre et les certificats sont tellement chers qu'on n'est plus compétitifs, cela pourrait étouffer la conjoncture", s'est inquiété Etienne Schneider.

Echange automatique d’informations : les positions de l’Autriche et du Luxembourg sont proches, confirment les deux ministres

Sujet déjà abordé la veille par Jean Asselborn et son homologue autrichien, la question du secret bancaire a été abordée lors du point de presse qu’ont tenu les deux ministres. L’occasion de réaffirmer, comme l’a fait Etienne Schneider, que les positions de l’Autriche et du Luxembourg sont proches. Le principe est que l’échange automatique d’informations vaudra pour les personnes résidant à l’étranger, tandis que le secret bancaire restera la règle pour les résidents.

"La question qui reste ouverte et sur laquelle il faut négocier, c'est qui va échanger des données : les banques ou les autorités", a estimé Etienne Schneider. "Entre ne rien transmettre et un échange automatique des données, on doit pouvoir trouver une solution", a pour sa part estimé l'Autrichien Reinhold Mitterlehner.

"Nous voulons tous deux contribuer à lutter contre l’évasion fiscale", a assuré Etienne Schneider, plaidant, comme l’avait fait Jean Asselborn la veille, pour que le débat se déplace vers les véritables paradis fiscaux. Il n’a pas manqué de mentionner lui aussi les îles anglo-normandes, s’insurgeant contre le fait que l’Allemagne veuille discuter en tête à tête avec le Royaume-Uni tandis que le Luxembourg et l’Autriche sont mis au pilori publiquement depuis des années.

La presse autrichienne met l’accent sur le fait que Jean-Claude Juncker aurait informé le chancelier autrichien Faymann du changement prochain de position du Luxembourg sur l’échange automatique d’informations plusieurs mois avant que l’annonce n’en soit faite officiellement. Depuis cette annonce, la pression s’était en effet accentuée sur l’Autriche, alliée du Luxembourg dans le dossier de la fiscalité de l’épargne.

Etienne Schneider a ainsi expliqué qu’il n’y avait pas eu de "problème dans les relations", mais plutôt un problème "de communication". "Normalement, on se serait concertés avec l'Autriche, mais il y a eu l'interview de Luc Frieden dans laquelle ce dernier s'est mal exprimé en disant une phrase de trop, déclenchant ainsi une avalanche", a-t-il indiqué à la presse. "Juste avant la visite d'Etat, c'était un moment malheureux, voire raté", a commenté le ministre de l’Economie qui déplore que le sujet ait été surmédiatisé.