Eminemment politique mais également économique, la question de l’exploitation (ou de la non-exploitation) de sources énergétiques fossiles non conventionnelles – à savoir notamment les gaz et pétroles de schiste – fait débat dans l’UE depuis le début de la décennie alors que l’Europe cherche à limiter sa consommation énergétique et ses émissions de gaz à effet de serre.
Présentée comme une éventuelle solution aux problèmes énergétiques de l’UE, l’exploitation des gaz de schiste a permis aux Etats-Unis de revoir entièrement leur politique énergétique grâce notamment à la chute des prix énergétiques que l’exploitation de cette nouvelle source a entraînée . Les gaz de schistes font néanmoins largement polémique en Europe en raison des pollutions que leur extraction, via la technique de la fracturation hydraulique ou « fracking », entraîne dans les sols et les nappes phréatiques. Cette technique consiste à injecter de l’eau et des produits chimiques à très haute pression dans le sol pour libérer les gaz contenus dans les couches schisteuses.
Il relève de la compétence des Etats membres d’autoriser, d’évaluer et de suivre les projets d’exploitation d’hydrocarbures dans le respect des règles européennes en matière de protection de la santé, de l’environnement, des eaux souterraines et de surface, mais aussi de gestion des déchets ou encore d’autorisation de produits chimiques.
La Commission européenne entend veiller à ce que les règles soient adéquates pour la fracturation hydraulique, une activité relativement nouvelle sur le territoire européen. Elle a ainsi mis en place en 2012 un groupe d’experts travaillant sur les aspects environnementaux de l’exploitation des combustibles fossiles non conventionnels.
En septembre 2012, la Commission a publié trois études sur ces énergies fossiles non conventionnelles, portant notamment sur les gaz de schiste. Il s’agissait d’évaluer les effets potentiels de ces combustibles sur les marchés de l’énergie, l’impact potentiel de l’extraction de gaz de schiste sur le climat ainsi que les risques potentiels que pourraient présenter les gaz de schiste et la fracturation hydraulique sur la santé humaine et l’environnement.
La Commission européenne envisage de proposer en 2013 un cadre permettant de gérer les risques, de remédier aux lacunes réglementaires et d'apporter aux opérateurs du marché et aux citoyens de toute l'Europe le maximum de clarté et de prévisibilité en matière de législation. Ce travail a déjà commencé et toutes les options pertinentes seront évaluées, assure la Commission.
Du côté du Parlement européen, deux rapports ont été adoptés fin novembre 2012. Les parlementaires, qui, à l’image du reste de la société, apparaissent assez divisés sur la question, se sont entendus pour appeler les Etats membres à la prudence et demander à ce que des régimes de réglementation solides encadrent bien le démarrage de l’exploration de ces combustibles fossiles non conventionnels.
Au Luxembourg aussi, le sujet fait débat et est de manière récurrente évoqué lors d’événements et de débats qui rassemblent un large public composé de partisans de cette nouvelle industrie et de ses adversaires.